Deuxième guerre mondiale 1939-1945
Pucelle régimentaire du 271e régiment d'infanterie.(devise je boute et marcboute) La journée du 16 mai 1940: Marius Alexandre Longé, sera affecté au 271e Régiment d'infanterie comme Caporal, il participera aux campagnes contre l'Allemagne, sous les ordre du Capitaine VEILLON, du 3e Bataillon. Capturé le 16 juin 1940 en Hollande à la bataille de Capelle. Cette information est transcrite dans son dossier militaire. Il y aura une erreur d'écriture concernant la date de sa capture à Capelle. Cette information me sera confirmer par le document officiel du journal de marche du 271e Régiment. La bataille de Capelle se fera dans la journée du 16 mai (journal de marche page 16 à 27). Il était ce jour là en mission avec quelques compagnons. Ils furent pris par une patrouille allemande. Ils rendirent leurs armes. Après cette bataille, grâce au cran et au dévouement des Marins français, il ne restera du 271e qu'une centaine d'hommes qui réussissent à s'embarquer. Le reste est tué ou fait prisonnier, dont le commandant du Régiment qui n'a pas voulu abandonner ses hommes. Peut de temps après le 4 juin le Régiment sera presque anéanti sur la plage de ZUYDCOOTE. Quelques rares rescapés à force de ramer, seront recueillis en mer par des destroyers anglais qui les transporteront en Angleterre. Deux jours après ils seront ré embarqués pour la France, ils débarqueront à BREST puis seront dirigés sur la Normandie, ils seront fait prisonniers avant même d'avoir reçu leurs armes. Oflag X.B. 22 décembre 1940: 271e Régiment d'Infanterie, 60e Division. Extrait du rapport du Commandant Roger Périer, commandant le 271e Régiment d'Infanterie, proposant un certain nombre de récompenses en faveur des militaires du régiment qui se sont particulièrement signalés par leur bravoure au cours des opérations de mai 1940 en Hollande. J'ai l'honneur de soumettre à l'approbation du Commandement, les propositions de récompenses ci-jointes annexées au présent rapport soumis sur les opérations auxquelles le 271e R.I. a pris part pendant les journées des 16 et 17 mai 1940. Les propositions sont forcément incomplètes du fait que: D'une part il n'y a qu'une partie des officiers du régiment présents à l'Oflag XB ( il manque en particulier le commandant du 2e Bataillon; D'autre part, privés de leurs contrôles nominatifs les chefs n'ont pu parfois se rappeler le nom des militaires dont-ils ont pourtant été témoins de leur belle conduite. J' ai l'honneur de demander en conséquence que ces propositions incomplètes surtout en ce qui concerne les hommes , ne soient définitives qu'au retour de captivité, et que, celles qui seront adressées au commandement par d'autres officiers ou sous-officiers que ceux dont j'ai pu contrôler les propositions à l'Oflag X.B., me soient soumises, pour approbation, en tant que chef de corps, à mon retour en France. * Caporal * Homme de rang: Commande une escouade (composée de 15 hommes)
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Stalag IIIA Luckenwalde (Allemagne)*
Extrait du recueil de Paul Pédech, éditions Presses Bretonnes, Saint-Brieuc: Des circonstances exceptionnelles, qui ont brisé le rythme dévorant de la vie actuelle, ont rendu des hommes à la poésie. La captivité, en retirant de la circulation moderne des milliers de cœurs qui n'avaient plus que le battement des usines, des machines à écrire et des tramways, les a rendus au recueillement, à la solitude, au fleuve intérieur, qui sont les sources de la poésie. Ainsi s'explique cette floraison de poètes dans les barbelés dAllemagne, poètes naïfs, poètes savants, poètes d'autant plus sincères et purs qu'ils oubliaient le tumulte de Babylone pour la mélodie de Tibur. Le silence entrait dans l'âme à grandes bouffées ; le temps coulait autour de soi, interminable ; les saisons suivaient les saisons, en égrenant les travaux et les jours, fontaine primitive de la poésie. Le prisonnier saisissait ce qu'on entend sur la montagne, tout au sommet, entre le versant du souvenir et le versant de l'espérance. Il savait qu'il avait des années à perdre, à donner en offrande au paysage, à la neige, à la pluie, au feuillage, à l'inconnu, et il les effeuillait avec le sentiment vague et profond qu'à l'époque présente le temps perdu, c'est le temps retrouvé. La graine qui vole au vent assure déjà la récolte. C'est une telle expérience poétique que je livre aujourd'hui au public. Les vers qu'on va lire ont été écrits en 1943 à Brandebourg, dans une région particulièrement triste et désolée de la plaine allemande du nord, où de monotones sapins limitent à l'horizon une étendue de landes et de bruyères, paysage ingrat et dur. La publication du recueil s'est trouvée retardée, pendant la guerre par manque de papier, après la guerre par surabondance de production littéraire, de la meilleure et surtout de la pire. Le comble c'est que les éditeurs s'étonnent de ne pas trouver le débit des pauvretés qu'ils offrent au public et, péchant par l'excès inverse, arrêtent les bons ouvrages au nom des mauvais. Décidément, la guerre a détruit plus de raison que de maisons. Je remercie l'Association des Prisonniers de Guerre des Côtes-du-Nord d'avoir bien voulu publier cet ouvrage à ses frais et je suis heureux d'en abandonner le produit de la vente aux familles des camarades morts en captivité. Je remercie M. André Le Gallou, mon collègue au Lycée de Saint-Brieuc, ancien prisonnier lui-même, qui a bien voulu dessiner la couverture et y a mis tout son art et toute sa sensibilité. Je remercie surtout les chers compagnons de misère, Marius Delsol, Jean Bégards, André Sidler, Marius Longé, qui se sont dévoués sans mesure à cette œuvre, ont copié et recopié le manuscrit et, au milieu des pires difficultés, des pires incertitudes, l'ont sauvé de tous les naufrages.
Paul Pédech, Saint-Brieuc, le 15 octobre 1946. Prière pour Noël Que la nuit des berceaux, des parfums et des rêves, Vaste comme la mer, blanche comme les grèves, Blanche du flamboîment des neiges et des feux. De tant d'étoiles, neige immortelle des cieux, O céleste manteau semé de tant d'abeilles, Et blanche de nos vœux, de nos chants, de nos veilles, Claire comme le monde à son premier matin, Aurorale, ô splendeur, fraîchement aurorale, Que la nuit de l'hiver, auguste et triomphale, Tombe, et voile de blanc les bornes du chemin. Que la nuit de l'exil nous couvre de son ombre, Mes frères prisonniers, ô mes frères sans nombre, Perdus dans le silence et le recueillement, Perdu dans la rumeur et la prière,
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