LES CAMPAGNES NAPOLEONIENNES Le 54e Régiment d’Infanterie de ligne part pour l’Espagne !
* Réorganisation de l’infanterie * En avril 1808 le régiment se trouve à Berlin. L’organisation du régiment fut modifiée par décret impérial. Chaque régiment comprendra 4 bataillons de guerre et 1 bataillon de dépôt commandé par le major. Les bataillons de guerre étaient de 6 compagnies dont une de grenadiers et une de voltigeurs. Le bataillon de dépôt n’avait que 4 compagnies. Les 2 derniers bataillons furent organisés à Maëstricht. Les 3 premiers bataillons furent formés avec les 2 anciens le 1e juin devant le général Lapisse qui procéda : 1e à la formation d’une compagnie de voltigeurs et d’une compagnie de grenadiers pour le nouveau 3e bataillon. 2e La dissolution de la 8e compagnie du 1e et du 2e bataillon. 3e La répartition des 18 compagnies existantes en 3 bataillons à 6 compagnies. L’effectif total était de 108 officiers et 3862 sous-officiers, caporaux et soldats * Le 54e part pour l’ Espagne * Le 5 août 1808, le 1e corps d’armée reçut l’ordre de se diriger en 3 colonnes sur Mayenne puis de faire route vers Bayonne. Le 54e formait avec la 8e et les équipages, la colonne de droite. Il partit le 16 août et arriva à Cassel le 27 . De Cassel au lieu de ce diriger sur Mayence, il prit la route de Coblentz où il arriva le 3 septembre. Jusqu'à cette ville, le régiment voyagea en poste dans des chariots faisant une quinzaine de lieues par jour. A partir de Koblenz, les moyens de transport manquèrent et les régiments durent aller à pied. * Marche à travers la France * Parti le 3 septembre 1808 de Koblenz le soir arrivé à Potieu, le 4 à Lutzerath, le 5 à Wittlich, le 6 septembre à Hertzerath, le 7 à Trèves, le 8 à Grevenmachen, le 9, 10 à Luxembourg, le 11 à Longwy (étape de 15 kms), le 12 à Montmédy (41 kms), le 13 à Stenay (15kms), le 14 à Vouziers (43 kms), le 15 à Rethel (31 kms), le 16 à Reins (38 kms), le 17 à Fismes (27 kms), le 18, 19 à Soissons (31 kms), Le 20 à Villers-Cotterêts (24 kms), le 21 à Dammartin (39 kms), le 22 à Paris (30 kms), le 23 à Versailles (20 kms), le 24, 25 à Rambouillet (19 kms), le 26, 27 à Chartres (41 kms), le 28 à Couville (19 kms), le 29 à Nogent-le-Rotrou (37kms), le 30 septembre à la Ferté Bernard (21 kms), le 1e octobre au Mans (20 kms), le 2 à Fouilletourte (23 kms), le 3 à la Flèche (19 kms), le 4 à Baugé ( 18 kms), le 5,6 à Saumur (34 kms), le 7 à Ihouars (34 kms), le 8 à Parthenay (38 kms), le 9 à Saint-Maixent (20 kms), et le 10 à Niort ( 23 kms). Le 26 octobre le 54e était à Bayonne et repartit le lendemain vers Miranda . Le 54e arriva 8 jours après. * Débuts des opérations en Espagne * Le 16 novembre, la division Lapisse se porte à Miranda pour protéger le mouvement du maréchal Bessières sur Burgos. Puis rejoint le 1e corps à Reynosa. Le 54e compte 59 officiers et 2003 soldats et forme avec la 8e de ligne la 2e brigade sous les ordres du général Darricau. Le 23 novembre la division Lapisse marche sur Aronda, le 25 de Longa sur Gormas et St. Esteran, le 26 contre ordre de Longa vers Sommo-Sierra pour combattre Sepulvera. Mais celle-ci avait été évacuée le soir du 29. La division Lapisse n’eut pas à combattre. La victoire de Sommo-Sierra ouvrit à l’Empereur les portes de Madrid. Le 1e décembre le 1e bataillon du 54e est à Butraya, le 2 à Sommo-Sierra et le 3e bataillon en route pour les rejoindre. Quelques jours après le régiment arrive à Madrid avec sa division, cette dernière continua d’être détachée du 1e corps qui fut envoyé vers Tolède. Le maréchal Victor vers le 15 décembre réclama sa 2e division . Le 54e reste à Madrid jusqu’au 21 décembre. Puis le 54e partit avec la garde et sous les ordres de l’Empereur vers Médina parce que les Anglais venaient d’évacuer Salamanque et marchaient vers Valladolid. Le 23 décembre 1808 la division Lapisse est à Arcvaltero, le 24 à Ataguineo et le 26 décembre à Médina del Rio Seco. * Expédition de la division Lapisse dans la province de Salamanque * Le 4 janvier 1809 l’Empereur établit la division Lapisse en observation à Benavente et il prescrira une provision de farine et de 20 000 rations de pain. Le 9 le général partira avec ses troupes sur Zamora, laissant un bataillon pour garder les magasins de Benavente. Il était éclairé par la brigade de dragons Maupetit. La cavalerie partira vers Salamanque avec un régiment de la brigade de Darricau (8e et 54e ). Le bataillon du 54e restant à Benavente reçoit l’ordre le 15 de rejoindre son régiment . L’hiver se passa , la division Lapisse occupera les environs de Zamora et de Salamanque jusqu'à la frontière du Portugal en luttant contre les insurgés. * Attaque de Ciudad-Rodrigo (mars 1809) * Le 25 mars le général Lapisse partira avec ses troupes vers Cuidad-Rodrigo, le 27 il arrive sous la pluie rendant la marche très difficile. Un feu très vif d’artillerie les acceuillis. Lapisse n’y répondit pas et détacha un parlementaire pour les sommer de se rendre. Le lendemain il se retira sur la ligne San Felice-Limonoz. La situation continuait d’être grave, les villages environnants avaient été abandonnés et les habitants s’étaient insurgés. Le ravitaillement allait manquer il n’existait plus de fourrages, ni bois et la pluie tombait sans interruption. * Combat de Barba-Puerco (4 avril) * Le 1e avril , 1200 fantassins espagnols, portugais, 200 cavaliers et 3 canons attaquèrent par la rive gauche du Guedo le village de Barba-Puerco. Les postes avancés qui l’occupaient se replièrent dans les rochers et tirèrent jusqu'à l’arrivée des 2 bataillons du 54e et de la 8e envoyés par le général Darricau. L’arrivée de ces renforts mit en déroute les ennemis. * Marche sur Alcantara * Le 7 avril le 54e marchait avec sa division sur Alcantara et Mérida . Durant la progression traversant des reliefs différents, cols à pic et sentiers qu’un homme a peine à gravir, huit à dix fois par jour l’Infanterie dut se mettre dans l’eau jusqu'à la ceinture pour traverser des torrents rapides et rivières profondes sur lesquelles il n’y avait pas de ponts. Le général apprit qu’environ 200 hommes serraient de près son arrière garde et que 3000 Anglo-Portugais allaient en direction d’Alcantara. * Prise d’Alcantara (12 avril) * Le 12 avril l’armée s’arrêta à une lieue d’Alcantara . L’attaque de la ville se fera de front. Le général Darricau s’empara de la tête du pont qui couvrait Alcantara pendant que l’artillerie canonnait la ville. Lapisse fit aussitôt démolir les maisons voisines du pont, établit un passage vers les fossés et lança la cavalerie à la poursuite de l’ennemi. La ville prise, la défaite de l’ennemi était complète . * Le 54e du mois d’avril au mois de juin 1809 * Le 19 avril, la division Lapisse arriva à Mérida ; elle rejoignit le 1e corps début Mai, après la bataille de Médeline. Le 11 le maréchal Victor apprend qu’un corps portugais faisait route sur Brozas, il decide de l’attaquer. Il le fit attaquer par le général Lapisse qui après deux heures de combat mis l’ennemi en déroute. Le but était atteint ; le premier corps se replia. Le 54e au milieu de juin occupa Corquemada. Les communications avec Madrid étaient dificiles, Victor reçut l’ordre de passer sur la rive droite du Tage. * Le premier corps reçoit l’ordre de se diriger sur Talavera * Le 19 juin, le 1e corps réuni à Almaros passait le Tage sans problème Il prit la direction de Placentia, franchit le Tiélar à Barca de Bazajona, quand le roi Joseph demanda à Victor de ce replier sur Talavera. La marche devient pénible par le manque de vivres. Le 28 juin, la division Lapisse était en position sur la rive gauche de l’Alberche, le 54e occupait Casas Légas du 28 juin au 19 juillet. Les troupes Anglo Portugaises commandées par sir Arthur Wellesley qui plus tard sera le duc de Wellington à Waterlo avait une force de 80 000 hommes dont 3 500 Anglo Portugais et 45 000 Espagnols . Pour nos troupes le 1e corps ne comprenait que 21 000 hommes. Le 2 juillet on annonçait l’approche de 3 colonnes ennemies. Victor concentra son infanterie au camp de l’Alberche, disposant en échelons sur le plateau de la rive droite les divisions Lapisse et Villatti, mais voyant sa droite découverte et Madrid menaçant il se replia le 24 sur Guadarama, le 25 il était enfin prêt. Le roi averti de l’approche de l’ennemi et du mouvement de retraite du 1e corps, sortit de Madrid avec sa garde permettant à Victor de se reporter sur l’Alberche le 26. Le 27 à deux heures du matin, l’armée venait offrir à l’ennemi la bataille de Talavera, elle dura deux jours. * BATAILLE de l’ALBERCHE ou de TALAVERA de la REYNA * EXTRAIT de l’orignal TRANSCRIPTION (27-28-juillet 1809) [ ---- celui-ci avait pris position, la droite à Talavera, la gauche à un contrefort du bassin de Ciétar. Cette position est fortifiée d’un mamelon, qui s’élève à l’Est par un mouvement de terrain beaucoup plus doux et qui lie à une suite de petits mamelons se prolongeant dans la direction de Talavera. Entre la montagne et le mamelon, existe un vallon d’environ 600 mètres, où prend naissance un ravin qui se prolonge du Nord au Sud. Deux routes faciles conduisaient de l’Alberche à la position de l’ennemi ; l’une est la grande route de Talavera ; l’autre quitte la première à Casa del Campo de Salinas, traverse pendant une demi-heure une forêt de chênes et vient aboutir à un gué sur l’Alberche au dessous de Casas Légad. Le maréchal Victor reçoit l’ordre de passer l’Alberche à gué et d’attaquer l’avant-garde ennemie en suivant la seconde route. Il dirige la division Lapisse sur Casa de Salinas et la fait soutenir par la division Ruffin. En approchant de ce point, elle engage une vive fusillade avec l’ennemi qui ne dispose là que de 6000 hommes et de 4 pièces et à la faveur d’un terrain découvert elle le charge à la baïonnette, le force de battre en retraite et, le poursuivant, elle débouche de la forêt de chênes suivie de près par le premier corps . Mais la nuit est venue, l’on ne distingue que difficilement les mouvements des troupes. Cependant Victor voulant en finir, donne le signal de l’attaque du mamelon, pendant que Lapisse opéra une division contre le centre ennemi. Malgré des prodiges de valeur de la part de nos troupes l’attaque du mamelon échoua parce qu’elle manqua d’ensemble à cause de l’obscurité. De plus les troupes étaient harassées ; elles étaient en marche depuis deux heures du matin et il était dix heures du soir. Victor prend le parti d’arrêter le combat et de s’établir au bas du mamelon.Le lendemain 28, il le fait attaquer par la division Ruffin, qui parvient à l’occuper, mais ne peut s’y maintenir ; car l’ennemi a reçu des renforts et nous le reprend ; sur l’ordre qu’il reçoit de renouveler l’attaque avec ses trois divisions, pendant que le 4e corps ferait une diversion sur la gauche ennemie, Victor fait passer le ravin à la division Lapisse soutenue par la cavalerie du général Latour-Maubourg et appuyée par deux batteries de 8 bouches à feu chacune. Toute la ligne se porte en avant ; la fusillade devient générale. L’attaque du général Lapisse bien secondée par l’artillerie a d’abord quelque succès, elle enfonce le centre ennemi ; mais malgré la valeur et l’intrépidité des troupes, la division cède, le général Lapisse est mortellement frappé. Victor la rallie, reforme les régiments en colonne et la ramène en avant. Tout à coup la cavalerie ennemie fond sur elle ; chevaux et cavaliers tombent sous un feu meurtrier qu’elle dirige avec calme ; une fraction de cette cavalerie traverse les divisions et tombe sur notre cavalerie ; qui la charge vigoureusement. La mêlée devient générale. A la fin de la journée la division Ruffin avait occupé le mamelon ;mais tournés par un corps sorti de Talavera, nous fûmes obligés de nous replier sur Casa Legas. Telle fut la bataille de Talavera de la Reyna, où pendant deux jours le 54e lutta avec la plus grande énergie.---- ---- Le chef d’état-major, le général Sémélé, dit de son côté dans son rapport du 7 août 1809 " Toutes les troupes se sont bien conduites, particulièrement le 16e d’Infanterie légère, le 8e et le 54e de ligne. Le 3e bataillon de ce régiment commandé par le chef de bataillon Martin, s’est distingué par plusieurs charges à la baïonnette " Comme nous l’avons dit plus haut, le 1e et le 4e corps battirent en retraite. Le corps du maréchal Victor se mit en marche à deux heures du matin dans le plus grand ordre ne laissant ni blessés ni voitures sur le champ de bataille. A 6 heures du matin, tout le 1e corps se trouva en position sur la rive gauche de l’Alberche, dans le même ordre que le 27 avant de ce porter à la rencontre de l’ennemi ---- ]
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