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XIIème - XIVème siècle

 

de BORNE

Armes: de Borne - d'or à un ours rampant de sable

 

Les chevaliers pariers de La Garde-Guérin

 

 

 

La Garde-Guérin

 

La communauté des seigneurs pariers

D’après les sources de l’Archiviste Charles Porée, le château de la Garde-Guérin, commune de Prévenchères (48), commandait au moyen âge, sur les confins du Gévaudan et du Vivarais, une route très fréquentée, l'ancienne voie Regordane, qui reliait Nîmes à l'Auvergne. Cette situation du château avait créé, pour les pariers qui s'en partageaient la seigneurie, des revenus importants. mais aussi des charges exceptionnelles. Ils constituaient, en effet, une sorte de milice policière (gendarme), chargée d'assurer dans ces parages le bon ordre sur la voie Regordane. En retour, outre les revenus ordinaires de la seigneurie, les pariers se partageaient le produit:

1-      le péage, prélevé en vue de maintenir la viabilité de la route.

2-      le guidage, perçu en échange de la protection que la milice garantissait aux marchands et à leurs convois.

3-      le cartalage, droit sur la mesure du grain, arrière-guidage,

4-      le pulvérage, droit sur la poussière soulevée par les troupeaux

La voie Regordane

La voie dont l'usage a consacré le nom de «Regordane», a réuni, dès l'Antiquité romaine, les pays d'Auvergne et du Languedoc. Le trajet le plus dangereux est relevé entre Alès et la Garde-Guérin, soit de part et d'autre du bourg de Villefort dont les escarpements y donnaient le vertige. Cette partie  du tracé de la voie Regordane, au relief déchiqueté, est appelée « les Cévennes».

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La voie romaine était encore parcourue au temps de Louis XIV, mais que, dégradée, elle ne permettait plus le roulage. Elle ne servait qu'à des muletiers. Ceux-ci seront encore signalés au XIXème siècle sous le nom de «Rigourdiers» ou «Regordans» comme transporteurs, du vin du midi.

 

XIIème siècle, avant d'avoir été des gendarmes, les pariers de la Garde-Guérin semblent avoir été des bandits. La chronique des actes d'Aldebert, évêque de Mende, écrite du vivant de ce prélat mort en 1187, cite comme détrousseurs de grand chemin les seigneurs du château de la Garde-Guérin. Il se serait emparé du château et aurait mis les pariers à la raison. C’est alors que, pour maintenir cette institution de paix, les évêques de Mende, qui se partageaient avec les barons du Tournel la suzeraineté du château de la Garde, promulguèrent des règlements (1238-1313).

 

XIIIème siècle, les pariers doivent être des gens d'armes capables d'assurer la police de la route. Que ceux qui sont jugés les plus propres à cette tâche aient la prépondérance dans la communauté  et qu'au contraire en soient éliminés ceux qui ne peuvent remplir les obligations auxquelles elle doit satisfaire (les non-nobles). Il sera dit que, le damoiseau ne compte pas dans la communauté tant que vit le parier son père, qu'il ne devient parier lui-même que si, par droit d'aînesse ou par désignation testamentaire, il a recueilli la succession paternelle, le chevalier, du vivant de son père et du fait même de la chevalerie, est appelé à participer aux revenus communs. C'est pourquoi, par contre, le parier est privé de ses droits du jour où il entre en religion. Le chevalier non héritier d'un parier perd son privilège dès qu'il ne peut plus porter les armes. Il faut donc conclure que le parier, soucieux des intérêts de sa famille, devra, pour conserver aux siens sa parérie entière, n'armer chevalier qu'un seul de ses fils et, le jour même de l'adoubement, lui céder tous ses droits. Or, il est évident qu'il ne consentira à ce renoncement qu'au terme de l'extrême vieillesse. (Voir ci-dessous, 1243- Gaucelin de BORNE 1er chevalier parier)

 

XIVème siècle, les statuts de 1310 de Guillaume DURAND, n'interdisent plus le cumul de plusieurs paréries; ils reconnaissent implicitement au parier la capacité d'acquérir la parérie, puisque seuls en sont déclarés incapables les non-nobles et les barons. (Voir ci-dessous, Hugues de BORNE seigneur parier, de la Garde-Guérin & 1376- Génolhac)

 

Généalogie de la famille de BORNE

 

Gaucelin de BORNE,

Chevalier parier, coseigneur  du château de la Garde-Guérin, auteur de la seconde branche, fils puîné de Pierre Ier de BORNE seigneur de Borne, mentionné dans la charte de 1177 & petit-fils de Guillaume Ier de BORNE seigneur des châteaux de Borne & de Sarecourte, au diocèse de Viviers, qui fonda en 1177 l'abbaye des Chambons.  Gaucelin aura 2 frères: Guigon Ier l'Aîné, auteur de la première branche, acquit en 1268 la moitié de la seigneurie de Loubaresse, au diocèse de Viviers & Jean.

Gaucelin sera le premier du nom à être connu comme chevalier parier, du château de la Garde-Guérin. Il sera nommé dans une sentence rendue le 3 octobre 1243, par Armand de Pierre, prévôt de l'église du Puy, et Armand de Roussac, vicaire de l'évêque de Mende, pour terminer un différent qui s'était élevé entre le même Gaucelin de BORNE, chevalier, Guillaume de la Garde, frère de Hugues, Bertrand de la Garde, fils d'autre Bertrand, Hugues de la Garde, Guillaume de la Garde, neveu de Mirande de la Garde, Hugues de Cubières, Gaucelin Hérail et les autres coseigneurs du même château au sujet du droit de péage.

De son épouse non nommée, ils auront de cette union comme enfant connu:

1-      Pierre, IIème de BORNE, qui suit.

 

Pierre IIème de BORNE,

Chevalier parier, coseigneur du château de la Garde-Guérin, fonda de sa procuration, en 1307, son fils Pierre, pour rendre hommage en son nom à l'évêque de Mende.

De son épouse non nommée, ils auront de cette union comme enfants connus:

1-      Pierre IIIème de BORNE, qui suit

2-      Guérin Ier de BORNE

3-      Guillaume

 

Pierre IIIème de BORNE,

Chevalier parier, coseigneur du château de la Garde-Guérin, avoua tenir en fief, foi et hommage de l'évêque de Mende, le vendredi dans l’octave de la fête de Saint-Michel 1307, tout ce qu'il avait comme paréager aux château, mandement, justice, seigneurie et péage de la Garde-Guérin, et en la moitié acquise de messire Héraclée de Rochedure, laquelle portion était tenue en fief de noble et puissant homme le sire de Tournel. (Archives de l'église de Mende, registre Rex et Episcopus, fol. 245). Il vécut jusqu’au milieu du XIVème siècle.

De son épouse non nommée, ils auront de cette union comme enfant connu:

1-      Hugues (Hugon) de BORNE,  qui suit

 

Hugon (Hugues) de BORNE

 

Procureur du seigneur de Polignac et de Randon; chevalier, coseigneur du château de la Garde-Guérin; 1376 coseigneur de Génolhac-30.

 

Il sera marié en première noce à Aigline TORA, sans postérité

En 1350, marié en seconde noce à Agnès … Ils auront de cette union comme enfants connus :

1-      Armand marié en 1375 à Delphine d’ALTIER, mais c’est une autre histoire !

2-      Guillaume mentionné en 1375 dans le contrat de mariage de son frère Armand

3-      Bertrand mentionné en 1375 dans le contrat de mariage de son frère Armand

 

Le 31 août 1370 à Saint-André-de-Valborgne-30, confirmation de nouvel achat par noble et puissant seigneur de Polignac et Randon aux habitants de Bergnohon, en présence de Mre Hugon de BORNE chevalier.

 

Le 5 septembre 1374 à Saint-André-de-Valborgne-30,  présent noble homme Hugues de BORNE chevalier et procureur du magnifique et puissant Armand Vicomte de POLIGNAC chevalier seigneur de Randon, loze à Vidal Nogaret clerc de Génolhac bien qu'absent, un acquêt de maison sur Raimond de Charvis, laquelle est tenue indivisible entre ledit seigneur et l'évêque.

 

Le  9 octobre 1375 à Solignac-43, son fils Armand de BORNE qui appartenait au diocèse du Puy-43, Damoiseau, seigneur du château de Champ (Altier-48) et chevalier parier de la coseigneurie de la Garde, se maria avec Delphine d’ALTIER, par contrat établi au château de Solignac-43 près de la ville du Puy, principale résidence des vicomtes de Polignac, alors baron du Randonnet et seigneur d'Altier, ce qui montre qu'ils ne devaient pas être étranger au mariage de l'une de leur principale vassale. (Voir ci-contre, Armand IX de POLIGNAC dit le Grand)

 

Le 30 juin 1376, à Saint-André-de-Valborgne-30, noble homme Hugon de BORNE chevalier en qualité de procureur du seigneur de Polignac baille nouvel achat à Bernard GAY du château d'Altier, de l'eau du Rieu de Molier.. présent noble Armand de BORNE et Jean d'Agulhac damoiseaux, Mre Jean de Bruguière notaire Bertrand de Peysomienche ledit Hugon de BORNE mentionne la procuration dudit seigneur de Polignac retenue Mre Barthélémy de Nougaret notaire public.

 

Le 31 octobre 1376 à Saint-André-de-Valborgne-30,  un nouvel achat par noble Hugon de BORNE chevalier procureur du seigneur de Polignac et de Randon comme coseigneur de Génolhac-30 1  d'une part et encore par Mre Pierre Hugon vicaire général et official d'Uzès représentant l'évêque autre coseigneur à Guygon Itier, Simon Goyon Jean Alberguier, Jean des Vignes de Génolhac …; présent Jean d'Agulhac Guillem Du Vern, Bertrand Arnald, Jean Capdur et autres… (Voir ci-dessus XIVème siècle les statuts de 1310 de Guillaume DURAND)

1-       Génolhac : Le village est situé sur le passage de la fameuse voie Régordane

 

Le 07/02/1381 Hugues de BORNE vivait encore. Date du testament d'Armand vicomte de Polignac qui le qualifie son compagnon de guerre et lui fit un legs.

 

 

 

Un peu d’histoire !

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Château de Polignac

 

Jean Ier de POLIGNAC

épouse  Marguerite de ROQUEFEUIL. Ils auront de leur union comme enfants connus:

1-      Armand IX de POLIGNAC dit le Grand qui suivra

2-      Randon dit Armand X de POLIGNAC

3-      Walpurge de POLIGNAC

4-      Béatrice de POLIGNAC,

5-      Éléonore de POLIGNAC.

 

Armand IX dit  « le Grand »

Vicomte de POLIGNAC

chevalier seigneur de Randon

(+1385)

1-      En 1347, il épousera Marguerite de SOLIGNAC, dame de la baronnie de Solignac.  Fille unique et héritière de Lioutaud, baron de Solignac, et de Marguerite ADHEMAR du MONTEIL.

2-      Isabeau de SAINT-DIDIER,

3-      Marguerite ROGIER de BEAUFORT,

 

En 1362, de grandes disputes eurent lieu entre le vicomte de Polignac et le seigneur de la Roue, oncle de Marguerite de SOLIGNAC.

Une guerre s'ensuivit entre ces deux seigneurs, avec pour vainqueur le vicomte de Polignac.

 

Le 07/02/1381 testament d'Armand vicomte de Polignac qui  qualifie Hugues de BORNE son compagnon de guerre et lui fit un legs.

 

 

Sources: Sources Archives