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Les descendants de Noble Michel DANDEL

Saint-Germain-la-Campagne (27)

XVIème / XVIIème siècles

Armes d’origines: d'azur à trois quintes feuilles d'or

Arbre:Ses descendants sur 6 générations

 

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UNE AFFAIRE D'HONNEUR AU XVIIe SIÈCLE

 

LE DUEL DE GUY DE CHAUMONT ET DU BRAVE GAUVILLE

 

Le récit de l'affaire d'honneur qui brisa la carrière de Gui de Chaumont, marquis d'Orbec, est tiré d'un manuscrit intitulé « Mémoire concernant l'ancienneté et l'illustration de la Maison de Chaumont, fait le 20 septembre 1743 », c'est la copie calligraphiée d'un manuscrit primitif.

« Gui de Chaumont, dit le marquis d'Orbec, seigneur de Quitry, d'Orbec, né le 21 juillet 1641, est mort le 2 octobre 1712 dans la religion calviniste ayant été mousquetaire du Roi et ensuite capitaine de cavalerie dans le régiment de Schomberg, il quitta le service, n'osant paraître devant le Roi ni à la Cour, à cause de sa religion et de ce que, du temps qu'il avait été mousquetaire, il avait tué en duel un Dandelle, sieur de la Fontaine, dit le Brave Gauville. Il demeura toujours dans son château de Bienfaite, avec sa femme Jeanne de Caumont la Force. Voici de quelle manière se passa le duel entre Gui de Chaumont marquis d'Orbec, aïeul de Messieurs de Chaumont et un nommé Dandel, dit le Brave Gauville, écuyer, sieur de la Fontaine, vers l'année 1660, suivant le récit qu'en ont fait leurs contemporains, à des personnes qui vivent encore. Le château de Bienfaite où demeurait le Baron de Lecques, est à une lieue d'Orbec et à la gauche de la rivière d'Orbiquet, c'était aussi la demeure du Marquis d'Orhec, mousquetaire du Roi, fils aîné de ce Baron et homme de bonne mine et de grande espérance. La terre de la Fontaine est dans un petit vallon, à la droite de la même rivière et entre Orbec et Bienfaite c'était la demeure du sieur Dandel, capitaine de cavalerie qui, par quelques combats particuliers c'était la mode qu'il s'était procurés dans sa province, y avait acquis le surnom de Brave Gauville. Le Brave Gauville étant à Rouen en nombreuse compagnie et tout fraichement arrivé de Paris, quelqu'un lui en demanda des nouvelles et particulièrement du Marquis d'Orbec, qui apprenait à monter à cheval. Le Brave Gauville répondit qu'il l'avait vu, et qu'il promettait assez, mais que n'était encore qu'un jeune homme et qui si on lui tordait le nés il n'en sortirait que du lait

En marge : Il ne faut jamais parler de quelqu'un qu'avec beaucoup de circonspection.

 

Ce sot discours fut mandé au Marquis d'Orbec qui, aussitôt, en supposant à son commandant que la Baronne de Lecques était dangereusement malade, en obtint la permission de s'absenter pendant quelques jours. Le Marquis d'Orbec fit grande diligence pour se rendre à Orbec où il savait que le Brave Gauville était souvent, et, en effet, en y arrivant, il l'aperçut causant avec plusieurs personnes de la ville et des environs, en attendant l'heure du souper, et, l'abordant, il lui donna un coup de son fouet sur l'épaule. Ils mirent leurs épées à la main on les sépara…

 

En marge: Il eût été mieux de les laisser se battre.

 

et l'on ramena chacun cher soi, sans compter cette affaire finie. Chacun des deux avait des amis le Marquis d'Orbec et sa maison intéressaient les Personnes raisonnables et de bonnes maisons le Brave Gauville, avait des ferrailleurs. La Baronne de Lecques, instruite, à l'arrivée de son fils à Bienfaite, de l'affaire qui venait de se passer à Orbec, et voulant en empêcher les suites, retint son fils, fit lever les pont-levis de son château et s'empara de toutes les clés. Nombre de Personnes' vinrent s'offrir pour seconder au Marquis d'Orbec d'autre côté le Brave Gauville et ses amis parurent dès le lendemain sur les hauteurs qui environnent le château de Bienfaite, comme pour attirer le Marquis d'Orbec et les siens à se battre, ou les narguer. Toutes les larmes et précautions de la Baronne ne purent empêcher que son mari trouva moyen, la nuit suivante de faire sortir de cher lui le cheval de son fils et un autre cheval pour son second les écuries sont en dehors des fossés, et on les cacha hors du village. Cette disposition concertée entre le Marquis d'Orbec, son père et un bâtard de la maison [de Chaumont] qui devait servir de second, fut poursuivie le jour suivant à la sortie du dîner, le Marquis d'Orbec, sous ombre de quelque besoin, pendant qu'on amusait Madame sa mère, alla escalader le mur du jardin, joignit son second et ses chevaux. Le Marquis d'Orbec fut aussitôt à la Fontaine ...

En marge: Démarche fâcheuse, mais nécessaire.

A tous les égards il faut avoir le Duel en horreur,

et quand il naît une querelle, il convient de la

vider sur l'heure ou à la première rencontre.

 

Le Marquis d'Orbec fut aussitôt à la Fontaine, et, par les derrières de cette maison, où commence la vallée, il avança assez près de la maison pour être reconnu par le Brave Gauville et sa nombreuse compagnie encore à table. Ils coururent à leurs armes et à leurs chevaux, mais il n'avança que le Brave Gauville et son second. Le premier se battit au pistolet qui, d'une baie eut les deux dents de devant cassées et la bouche très ensanglantée il n'en tua pas moins le Brave Gauville. On crut que le Marquis d'Orbec avait avalé la balle, et on l'appela l’avaleur de balle. Ce combat se fit à pied parce que le Marquis d'Orbec, sentant que son cheval était trop mauvais, en était descendu et lui avait donné un coup de sa botte pour le faire éloigner. Le second du Marquis tua l'autre, et, un instant après, une Personne du parti de Gauville, cassa les reins d'un coup de fusil au même bâtard de Chaumont qui en mourut sur le champ. Le cheval du Marquis effarouché par les coups de fusils, fut à Orbec, ce qui y fit croire que son maître venait d'être tué, et plusieurs gentilshommes coururent à la Fontaine pour en être éclaircis. Cette affaire fut assoupie… »

 

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